Je dois ma vocation et mon intérêt pour la radio à l’Église.

Non l'église en tant qu'institution, mais en tant que bâtiment et plus particulièrement au clocher de l'église de mon village.

Le village en question c'est Pomerol, petite commune de Gironde connue pour sa culture séculaire de la vigne.

Dans les années cinquante du siècle précédent, je me rendais à pied à l'école communale située juste à coté de ladite église et en passant tout près d'un contrefort du clocher, on entendait des voix et de la musique. Un câble de paratonnerre courrait depuis le sommet jusqu'à la prise de terre et les deux derniers mètres étaient protégés par un capot, à l'époque en tôle galvanisée, et c'est cette tôle de protection qui émettait les sons en question.

L'explication est que l'église était située à l'époque à moins de deux kilomètres de l'émetteur onde moyenne de Bordeaux qui avait une puissance de 100 KW.

Le paratonnerre servait donc d'antenne et sûrement par un effet de détection électrolytique ceci engendrait un courant BF dans le câble suffisamment important pour faire vibrer le capot de protection tel la membrane d'un écouteur. J'étais bien sur subjugué par le phénomène.

Et du coup, à 12 ans, je montais mes premiers postes à galènes, on trouvait alors dans les magasins de Libourne les détecteurs qui convenaient.

Ce n'est que bien plus tard, à l'armée, que je découvrais dans un local sous les combles de l'école de spécialisation de l'Armée de l'Air un récepteur VHF aviation qui couvrait la bande 144 et avec lequel j'écoutais mon premier QSO radioamateur entre F8MQ et F2WV.

 

C'est alors le début d'une longue histoire mais ma première QSL de 1966 garde le souvenir de ce premier contact avec la radio et l'église en question.

L'émetteur Onde Moyenne a depuis été démantelé et de toute façon, le capot qui était en tôle galvanisée est maintenant en plastique.